samedi 12 novembre 2011

Louise


Les cheveux rouges ouvrent le coffre
Le laborantin glisse un œil dehors
Le mec du chantier gare sa voiture près de son engin et perfore la terre
Le graphiste claque sa portière et soulève son rideau de fer
La poubelle reste dehors
L’oisillon crevé perforé de trous dans son nid
La voisine invisible et enceinte de cinq mois
Les salariés dans le va-et-vient des heures de repas
L’homme au crâne presque chauve et ses lunettes de professeur Tournesol
Les mots anglais de mon copain australien et son regard fatigué dans ce café enfumé des bords de Seine. Simplement heureux et vaguement attentif
Le type qui sort de son porche tel un diable de sa boîte, scrute la rue et prend un sens
La femme au chien que je ne vois plus trop en ce moment
Le mec qui fume sa clope avec vue plongeante sur notre appartement et qui bosse jusque tard
Un ami qui lui fait coucou un soir de notre séjour

Des gens tout autour qu’on connaît et qu’on ne va pas voir
Le soleil en face et pas chez nous
La dame qui se chauffe au soleil et les pigeons au-dessus qui font leur nid dans un vase en terre cuite
Un appart sur deux vide six mois de l’année
Les poseurs de PV de 14h30 et 18h00
Les réverbères de la rue de Flandres vers 22 heures.

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