lundi 28 novembre 2011

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Gaspard avait vingt ans, était bel homme. Le visage émacié, les sourcils fins, les cheveux blond auburn, les yeux verts marquaient une curiosité insatiable à l'égard de ses voisins. Une ondée passait retraçant comme par fait exprès les circonvolutions futiles de scarabées jouant à colin-maillard.
Gaspard s'ennuyait la plupart du temps qu'il agrémentait d'analyses dans un sens inconnu d'où des périodes de lassitude qu'il masquait le plus tôt possible. L'absence de rires lui était insupportable et même pénible. Il arborait donc une grimace amusée qui correspondait davantage à son caractère présent mais éveillait la jalousie de certains. Ces incompris décidèrent un jour d'épargner les requins, met favori et unique de Gaspard. Il dépérissait et ses autocritiques autrefois réconfortantes étaient vaines.
Bientôt, une nuée pacifique d'hommes aux mains vides accourut sur les plages bordant la plaine. Ces envahisseurs se disputaient sans cesse. Ils ne craignaient qu'une chose, les microbes psychologiques qui érodaient une à une leurs cellules cervicales. Les requins affluaient devant ces curiosités fines et délicates. 
La torture physique était évidemment bannie car neutre et coûteuse: payer le silence des uns et le "repos" des autres... le troc sévissait avec entrain et faisait le plaisir des éventuels touristes. Les plainétains étaient heureux enfin gais, sous-entendu sentiment analysé comme tel.

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