lundi 14 novembre 2011

...


Une fleur trop piquée de bleu.
Des passants plutôt peureux et timides, les visages parsemés de larmes, les yeux fixés vers l’intérieur. Loin, large vers l’horizon.
L’obstacle inexistant, toujours anticipé.
Puis, un écueil dans le vent, une ondée chaude presque brûlante. 
Ils tendent leurs mains vers le haut, avides de repousser cette chaleur brute et inexorable qui s’immisce dans les pores, perle sur les cils et s’introduit dans les bouches.
Les corps s’immobilisent doucement, conservant des postures inhabituelles. Les peaux restent souples. Les yeux toujours mobiles regardent sur les côtés pour se rassurer sur l’état général, puis de bas en haut, poussant désespérément vers le ciel, inaccessible jusqu’alors.

Ce ciel dévoilé se troue de part en part, sans laisser apparaître son épaisseur.
La pluie cesse. Les corps se ramollissent et se projettent à terre comme des ballons se vidant d’hélium. Les visages s’emmêlent aux bras. Un imbroglio remuant tourne, se love, se détache et s’arrête. Les regards fixent de nouveau mais différemment. Les pupilles se dilatent. L’iris mêle les couleurs, les reliefs, s’habitue et organise les contours, une direction, le champ et l’attachement à une vision désormais précise et aléatoire.
Des sons s’élèvent du fond de la gorge, remontent et franchissent la peau, secouent les visages dans tous les sens et se définissent jusque dans les corps.

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