vendredi 25 novembre 2011

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Élise et Adèle regardaient par la fenêtre. Accoudées, la respiration lente. C'était l'aube. Le ciel était haut, les nuages épais, blancs, gris pâles, se détachant du fond.
Les empreintes de Jean marquaient la neige tombée dans la nuit. Élise les indiquait à Adèle, mais celle-ci restait l'oeil rivé à l'horizon, derrière la colline.
Jean était parti hier et avait pour seules confidentes de ce projet les deux soeurs. Il était parti comme à l'accoutumé par les champs, son sac, son gros pull et son ciré noir. Elle savait qu'il ne reviendrait pas. Élise, elle, présumait le contraire, incapable d'imaginer un quelconque abandon.
Le ciel se voilait. Élise regarda Adèle brièvement. Elle aimait sa soeur et craignait son intelligence. Adèle devinait, récitait, apposait ses mains sur son front doucement et fermait les yeux, appliquée dans l'effort.
Les deux fillettes descendirent de leurs chaises, rejoignaient la cuisine, leur mère et le petit-déjeuner.

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