mardi 29 novembre 2011

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La vie changeait peu à peu. L'harmonie s'établissait entre les plainétains et les mains vides. Des sentiments enfin! Ils purent mettre des noms sur l'indéfini: azur, aube, imagination, déluge, regard, femme, note, verbe, sagesse, charme, atout, valeur, naissance, éternité, larme... sur ces états d'âme dont ils avaient honte et par lesquels ils souffraient inconsciemment.
Une main vide avait trouvé les dictionnaires de Gaspard. Il faut reconnaître son dédain:  elle décidait de les brûler car ces mots ne reflétaient qu'une interprétation incomplète des sens qui lui traversaient l'esprit. Elle utilisait des phrases toutes faites entre lesquelles ses pensées vaquaient à leurs loisirs. 
Gaspard l'avait découverte glissant un oeil indiscret sur trois Larousse anciens de trois siècles. Tout de suite, Gaspard lui avait tiré les cheveux qu'elle avait roux. Il avait cru à un chat au poil identique et dont la verve l'empêchait de vivre, sous-entendue d'analyser. La vitalité et l'ardeur au combat de la jeune fille l'avaient troublé et fatigué. Il se laissa donc jeter à terre non sans quelque fierté. Le regard de la main vide n'était qu'éclats de fureurs. Elle allait se tordre sur elle-même lorsqu'il s'allongea près d'elle pour qu'elle évite les éclats de verre jonchant le sol.

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