jeudi 16 février 2012

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C’est un plan assez long, une dizaine de minutes. C’est un acteur. Il est de face, juste le visage. Ses cheveux sont blonds et gris et blancs. Il a la quarantaine, il ne joue pas souvent. Ses traits se sont émaciés, ses yeux se sont incrustés dans les plis. Là, il incarne un homme déchu, perdu, abandonné des siens. C’est la fin du film. Il est traversé par la caméra. Arrimé à ses rêves défaits, les expressions courent, s’accrochent sur des détails infimes, des morceaux de vie. Il sourit et il pleure, et beaucoup plus. La morve coule, les larmes sont retenues dans les cils et le visage se retranche un temps dans le profil et revient frontal. Le regard se perd loin et proche. Les cheveux deviennent le fleuve, vert et jaune.

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