mercredi 21 décembre 2011

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C’est une maison face à une mer qu’on ne voit pas. La plage est en contrebas séparée par un chemin de promenade souvent fréquenté même en hiver.
Des chambres, on ne voit pas non plus la mer, empêché par des vasistas. On ne perçoit que son grondement sourd plus ou moins proche selon les marées.
Les pièces du rez-de-chaussée sont vastes, un peu froides et visibles de l’extérieur.
Le jardin entoure la maison, il y a de quoi s’asseoir dehors. Un ou deux pins, de la pelouse.

Les maisons voisines sont proches mais souvent inhabitées. Une dizaine au plus clôt le sentier qui se fait plus sauvage après. On croise alors des cyclistes parfois téméraires sur ce tracé détrempé. Il y a aussi une crique réservée aux planches avec un hangar attenant. Après apparaissent des rochers puis de petites falaises. Le sable devient immaculé jusqu’à la pointe est. 
Vers l’ouest, c’est le chaos, tout se mélange dans une brume quasi permanente. Le vent contraire abîme la vision qui se fait plus parcellaire, les routes s’égarent, les maisons s’emmêlent les une aux autres jusqu’à se recroqueviller entre elles dans le village de pêcheurs qui surplombe l’océan.

On termine souvent sur la rive intérieure de la presqu’île comme une autre possibilité silencieuse, lumineuse. On regarde vers l’infini des terres, le ciel qui s’obscurcit, les dernières rumeurs sans qu’on distingue leurs natures. Le paysage disparaît peu à peu, les couleurs, les formes s’imbriquent.

J’interromps la marche. Je m’allonge, serre mon vieil imper autour de ma taille et me coule dans ce creux du temps.

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